Si loin au fond de ta vase, je n’ai su qu’entrapercevoir cette lumière. Années perdues aux fins fonds des abîmes, tu as su m’éclairer et m’emmener enfin vers l’au-delà. Confort insouciant d’une mort lente, c’est donc à la surface que se trouve la vie. Je la cherchais… Je l’ai trouvé…
Suivant du bout des doigts ta racine, je suis partie de ce que l’on dénomme l’enfer. Enracinée au plus profond, difficile de t’abîmer, juste une caresse… Effleurant ta tige solide, tu es comme moi, un roc. Tu es « belle », mon nénuphar. Tu n’es pas masculin, si féminin même que l’on douterait de ton sexe. Ta souffrance a su faire de toi un guerrier, tes larmes ont créé un océan à ton effigie, ta posture à la surface me rappelle celle de Jane D’Arc plantée sur son bûcher. Flammes t’emportant au tombeau, c’est la tête haute que tu nous quittes ! Tu es toujours là. Sans te dévoiler, aujourd’hui ton âme émerveille. Couleurs bleutées, c’est cette intensité dans ton regard qui nous rappelle qui tu es et d’où tu viens. Pas un mot, ni un souffle, le battement de ton cœur lent est synonyme d’apaisement. Observation massive sur le monde qui t’entoure, c’est sans remords que tu te refermes et reviens lorsque la terre a cessé de trembler. Puit infini de connaissance de soi, cette quête vaincue, les démons à jamais enfouis dans le fond de l’eau amère, reste les anges à embrasser à la pointe de l’univers !