« Saudade », mot aux sonorités de samba mélangé à de la bossa-nova. « Saudade » ne se traduit pas. « Saudade » se ressent. Une mélancolie douce, joyeuse et triste à la fois. Le fait de pleurer de joie pourrait alors être synonyme de « Saudade ».
Doux mélange de sentiments. On ne sait pas vraiment comment réagir. Quitter un être cher, quitter une terre, une ville, un quartier, des sourires coutumiers. Oui, quitter c’est le commencement d’une « Saudade » ! Détachement physique d’un souvenir délaissé sur le trottoir. Merde alors ! On s’en va ! « Saudade », visages intimes encore imprimés dans le cerveau, encore une odeur collée sur la peau, encore des mots sur les lèvres où l’alphabet chante une douce mélodie. Un manque sans amertume, c’est dans une impatience joyeuse que l’on a hâte de retrouver des saveurs familières. Peu importe la distance, le lien affectif est maître de cette émotion. Lorsque l’envie est trop grande, incontrôlable, plus rien ne nous empêche d’aller bercer l’âme de l’être absent. Un avion, un train, un bateau, une voiture, à pieds ou sur les mains, rien ne nous arrête pour courir auprès de ceux que l’on aime. « Saudade » est resté dans le cœur des Brésiliens la nostalgie d’un passé et toujours la même manière d’appréhender la vie. Laissons le corps s’exprimer à sa guise. La « saudade » pleure, elle rit aussi, elle aime fort, trop fort parfois, mais sans aucun doute notre « saudade » est vraie ! Un sentiment brut où le contrôle a foutu le camp et laisse enfin la parole à l’intuition ! Tourbillon d’une mélancolie, venue de nulle part elle s’installe.
Le temps ne nous donne plus l’heure. Le temps ne prévoit plus la météo. Le temps nous alarme sur une rapidité de vivre. Une vie, la vie, l’unique et celle où l’on doit accomplir le maximum. À chacun son rêve, à chacun sa vision, à chacun son destin. La « saudade » nous prévient simplement que le temps passe vite et qu’il est temps de s’arrêter et d’aller vers l’essentiel. Ce n’est pas sur un coup de tête, mais sur une date posée dans l’agenda, un aller-retour confirmé et l’appel du cœur qui annonce la bonne nouvelle : « J’arrive ! »